lundi 14 décembre 2015

Ushuaia, ultime étape australe...

Hola les nordistes !

Eh oui vu d'ici, vous ne pouvez qu'être plus au nord que nous, même les néo-zélandais, si si si... la boutade était donc facile ! Nous voici arrivés à Ushuaia, destination finale de notre périple "cap au sud" de ces derniers mois. Les tropiques et la côte caraïbe sont maintenant vraiment loin, puisque nous sommes ici au 54e parallèle sud. Ces latitudes australes ont fait pâlir plus d'un marin à en entendre le jargon de ces contrées australes : les "quarantièmes rugissants", les "cinquantièmes hurlants"... Nous nous attendons donc à avoir un vent à déplumer un condor par ici !



Pour atteindre Ushuaia, nous voyageons 13h en bus depuis Puerto Natales, dernier long trajet par voie terrestre de ce périple. Nous quittons donc le Chili pour retrouver l'Argentine pour quelques jours. Des plaines de pampa s'étendent à perte de vue, le vent semble intenable, secouant violemment le bus plus d'une fois. Les arbres ne poussent pas dans les environs, sans doute décapités après avoir dépassé la taille d'un brin d'herbe ! Quasiment aucune habitation n'est visible sur tout le trajet, ces centaines de kilomètres parcourus paraissent encore très sauvages. Nous devons ensuite traverser en bac le fameux détroit de Magellan. Ce détroit est l'unique route maritime permettant de relier le Pacifique à l'Atlantique en évitant le redouté Cap Horn. De gros porte-containers naviguent au loin... Le bus est chargé sur le bac et quelques dauphins noirs et blancs nous accompagnent le temps de la traversée. Le vent, toujours bien présent, ne permet pas de sortir une oreille à l'extérieur sans se faire rincer intégralement... 




    Traversée du détroit de Magellan

Nous atteignons finalement la ville mythique dans le vent et sous quelques flocons de neige. Bienvenue ! Ouhlala que ça caille... Au final, le temps sera très variable au cours de notre séjour de quelques jours : de la neige au soleil intense et chaud, avec ou sans vent, la météo change particulièrement vite.
Ushuaia est au bord du canal de Beagle, un étroit passage de mer qui rentre dans les terres. De l'autre côté du canal, au sud, les terres appartiennent au Chili jusqu'au fameux Cap Horn. La ville de Puerto Williams a élu domicile côté chilien et il s'agit de la ville la plus australe au monde. Et oui, finalement, ce n'est pas Ushuaia contrairement à ce que nous vous racontions plus haut. La Terre de Feu (Tierra del fuego), archipel à l'extrême sud du continent sud américain a longtemps été source de batailles entre Chiliens, Argentins et même Anglais pour les îles Falklands (Malouines), ce qui vaut aujourd'hui un découpage surprenant des frontières.

La ville d'Ushuaia, très touristique et plutôt onéreuse, n'a rien d'exceptionnel en soi, et manque globalement de charme. Mais elle représente tout un symbole et le cadre ainsi que les alentours sont bien agréables. 





Une petite balade sur les hauteurs de la ville nous permet de prendre un peu de recul sur les environs. Le canal est joli, les montagnes autour perdent leur manteau hivernal petit à petit.


    Vue sur le canal de Beagle

Nous profitons d'une accalmie venteuse pour aller naviguer une journée sur le canal de Beagle. Une "accalmie", le mot est vite dit parce que nous avons quand même du mal à rester stables sur nos deux pieds sur le pont. La sortie consiste surtout à aller observer quelques espèces animales propres à ces régions maritimes australes.


   Il y a juste un petit peu de vent...

Une colonie de lions de mer a élu domicile sur un rocher au milieu du canal, juste avant le phare le plus austral au monde. Ils sont nombreux, plus ou moins grands et gros et se font sécher hors de l'eau, au soleil. Sieste générale à l'exception des petits qui tentent de "marcher-rouler" sur le rocher. Ça n'a pas l'air facile... Des cormorans, par dizaines voir centaines ont également choisi leur "caillou" et semblent profiter tranquillement de l'air marin.

















Des albatros suivent le bateau, et malgré le vent, volent au dessus de l'eau avec une vitesse et une précision diabolique. Ces oiseaux, si coutumiers du grand large et du grand sud, sont impressionnants. Nous avons eu de la chance de les voir nous dit-on... Nous sommes impressionnés et ravis de les rencontrer !


   Passage devant la ville de Puerto Williams

    Albatros

   Albatros


Enfin le clou du spectacle revient à une colonie de manchots sur l'île Martillo. Des dizaines de manchots de Magellan résident sur ce petit morceau de terre. Avec leur tenue noire et blanche, ils ont des allures de chefs d'orchestre vêtus d'une longue redingote ! Superbes et toujours aussi rigolos !
Et nous avons la surprise de voir un manchot roi, très proche du manchot empereur, qui semble s'être perdu sur cette petite plage. Il est beaucoup plus grand que les autres, somptueux avec sa tête noire, ses dégradés d'orange et ses traits fins. Quelle élégance !







   Manchot roi






Ces paysages et cette ambiance de grand sud sont fascinants. Le port décrit particulièrement bien à lui tout seul cet isolement. De gros bateaux ravitaillent ce petit bout de terre isolée, les containers s'entassent. Chaque jour, un bateau de croisière différent débarque et déverse son flot de visiteurs de retour ou en partance pour l'Antarctique. Enfin quelques voiliers mouillent dans la baie, après une longue traversée du Pacifique ou de l'Atlantique. C'est alors l'occasion de faire un grand ménage et un peu de maintenance, avant de repartir. Certain partent également pour l'Antarctique... Vincent reste rêveur, regarde ces embarcations avec intérêt, et embarquerait bien volontiers en tant que mousse à bord si l'occasion se présentait ! Mais ce sera pour une autre fois, laissons ce projet encore à l'état de rêve...









Nous profitons d'une autre belle journée dans le parc national de la Terre de Feu sous un grand soleil. La balade est bien agréable : des lacs, des bras de mer ici et là, au milieu de la forêt, dans lesquels tombent les dernières montagnes de la cordillère. La cordillère de Darwin se dresse au loin, elle semble terriblement hostile... Ambiance de bout du monde, c'est d'ailleurs ici que se termine la route numéro 3 ! Un panneau "Alaska 17 848 km" en dit long !





   Et une petite baignade pour Sabine ! Quel courage !






   Fleurs de calafate

   Barrage de castors





   Cordillère de Darwin

Une dernière curiosité d'Ushuaia en ce moment est la durée du jour. La nuit tombe après 23h, et le jour pointe le bout de son nez avant 4h... Nous y prendrions presque goût, mais le retour en France dans une semaine risque de nous faire tout drôle... Sabine nous quitte ici, nous la retrouverons dans quelques jours en Haute-Savoie !








   En route pour Buenos Aires !

La bise, au sud du sud !




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